Al-'Umari
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
يحيىlfz |
Surnoms |
أبو العبَّاس, شهاب الدين |
Activités |
Maîtres |
ابن قاضي شهبة (d), Mahmoud al-Isfahani, Ibn-al-Firkāḥ (d), ابن الزملكاني (d), Ibn Taymiyya, Shams al-Din Ibn Al-Saʼigh (d), Sitt al-Wuzara' al-Tanukhiyyah (en) |
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Masalik al-absar fi mamalik al-amsar (d) |
Ibn Faḍl Allâh al-ʿUmarī, Aḥmad ibn Yaḥyá[1], ou Shiḥāb al-dīn Aḥmad ibn Faḍl Allāh al-‘Umarī[2], parfois désigné en français sous le nom al-'Omari (1301 - 1349), est un historien et administrateur arabe, né et mort à Damas[3]. C'est l'un des plus importants représentants du courant encyclopédiste dans le domaine mamelouk[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Al-ʿUmarī naît à Damas, le ou le . Issu d'une famille de hauts notables au service de l'administration mamelouke, il revendique une prestigieuse ascendance jusqu'au calife Omar, deuxième calife de l'islam[4],[3] . Son père a été à la tête de la chancellerie (kātib as-sirr) au Caire[3].
Éduqué dans les disciplines religieuses et littéraires (adab), al-ʿUmarī reçoit une formation de haut niveau auprès des meilleurs savants de son temps. Il est notamment formé à la rhétorique, la poésie, le droit musulman (fiqh), l'histoire, la géographie et l'astronomie[4].
Il suit une carrière dans l'administration, devenant kātib al-sirr à Damas puis au Caire, fonction qu’il occupe à plusieurs reprises. Son caractère affirmé lui vaut plusieurs disgrâces, notamment une opposition virulente à la nomination d’un secrétaire copte converti à l'islam, qui lui attire la colère du sultan al-Nāṣir Muḥammad[4]. Emprisonné et contraint de payer une lourde amende, il est finalement libéré et retrouve temporairement ses fonctions avant d’être définitivement écarté du pouvoir après la mort du sultan[4],[3].
Il meurt à Damas en 1349 après avoir contracté une maladie lors d’un voyage à Jérusalem[4],[3].
Œuvre
[modifier | modifier le code]Masālik al-abṣār fī mamālik al-amṣār
[modifier | modifier le code]L'œuvre majeure d’al-ʿUmarī est l’encyclopédie Masālik al-abṣār fī mamālik al-amṣār (« Les voies des regards dans les royaumes dotés de capitales »). Elle ambitionne de dresser une description systématique du monde connu, à travers ses villes, ses peuples, ses souverains, ses administrations et ses routes commerciales[4],[2],[3].
Composée initialement en dix volumes selon certaines sources, puis étendue à vingt-sept, cette œuvre combine histoire, géographie, diplomatie et ethnographie. Le chapitre 10, consacré au royaume du Mālī, est l’une des premières sources arabes majeures sur l’Afrique subsaharienne médiévale[4].
Le Masālik connait un grand succès jusqu’à la fin de l’époque mamelouke avant d’être oublié. Sa première édition complète, en fac-similé, n’intervient qu’en 1988. Aucune traduction intégrale en français ou en anglais n’existe à ce jour[4].
Autres œuvres et rencontre de Mansa Moussa
[modifier | modifier le code]Le at-Taʾrīf bi-al-muṣṭalaḥ ash-sharīf est une autre oeuvre majeure qui fait l'étude d'ensemble des principes de l'administration mamelouk. Il a également écrit une histoire de sa famille et quelques essais, épîtres et vers[2],[3].
Les écrits d'Al-'Omari sont en particulier, avec ceux d'Ibn Battûta, une importante source d'information sur l'empire du Mali[5].
Al-'Omari s'est rendu au Caire peu de temps après le pèlerinage à La Mecque du roi du Mali (mansa) Mansa Moussa. En particulier, il a noté que le Mansa a distribué tellement d'or que sa valeur a chuté en Égypte pendant une décennie après, une histoire qui est souvent répétée pour décrire la richesse de l'empire du Mali[6].
Traductions
[modifier | modifier le code]- Masālik el Abṣār fi mamālik el Amṣār : I. L'Afrique, moins l'Égypte (trad. Maurice Gaudefroy-Demombynes), Paris, P. Geuthner, (BNF 36066544)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bibliothèque nationale de France, « Ibn Faḍl Allâh al-ʿUmarī, Aḥmad ibn Yaḥyá » (notice), sur catalogue.bnf.fr,
- (en) « Al-ʿUmarī - Syrian scholar », Encyclopedia Britannica (consulté le )
- André Miquel, « IBN FAḌL ALLĀH AL-‘UMARĪ (1301-1349) », sur universalis.fr (consulté le )
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ BNF.
- Universalis.
- Britannica.
- Hadrien Collet, « Chapitre 8. Une puissance mondiale de l’Islam:Le Mālī dans les Masālik d’al-ʿUmarī », Zena, , p. 293–355 (ISSN 2824-9739, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Yves Péhaut, « L'Ouest Africain au Moyen-Âge », Cahiers d'outre-mer, no 60, , p. 407-414 (lire en ligne)
- ↑ (en) « Kingdom of Mali Primary Sources », sur Boston University: African Studies Center
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :