Aller au contenu

Al-'Umari

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Al-'Omari)
Aḥmad ibn Yaḥyá Ibn Faḍl Allâh al-ʿUmarī
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 47 ans)
DamasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
يحيىlfzVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnoms
أبو العبَّاس, شهاب الدينVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Maîtres
ابن قاضي شهبة (d), Mahmoud al-Isfahani, Ibn-al-Firkāḥ (d), ابن الزملكاني (d), Ibn Taymiyya, Shams al-Din Ibn Al-Saʼigh (d), Sitt al-Wuzara' al-Tanukhiyyah (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Masalik al-absar fi mamalik al-amsar (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ibn Faḍl Allâh al-ʿUmarī, Aḥmad ibn Yaḥyá[1], ou Shiḥāb al-dīn Aḥmad ibn Faḍl Allāh al-‘Umarī[2], parfois désigné en français sous le nom al-'Omari (1301 - 1349), est un historien et administrateur arabe, né et mort à Damas[3]. C'est l'un des plus importants représentants du courant encyclopédiste dans le domaine mamelouk[2].

Al-ʿUmarī naît à Damas, le ou le . Issu d'une famille de hauts notables au service de l'administration mamelouke, il revendique une prestigieuse ascendance jusqu'au calife Omar, deuxième calife de l'islam[4],[3] . Son père a été à la tête de la chancellerie (kātib as-sirr) au Caire[3].

Éduqué dans les disciplines religieuses et littéraires (adab), al-ʿUmarī reçoit une formation de haut niveau auprès des meilleurs savants de son temps. Il est notamment formé à la rhétorique, la poésie, le droit musulman (fiqh), l'histoire, la géographie et l'astronomie[4].

Il suit une carrière dans l'administration, devenant kātib al-sirr à Damas puis au Caire, fonction qu’il occupe à plusieurs reprises. Son caractère affirmé lui vaut plusieurs disgrâces, notamment une opposition virulente à la nomination d’un secrétaire copte converti à l'islam, qui lui attire la colère du sultan al-Nāṣir Muḥammad[4]. Emprisonné et contraint de payer une lourde amende, il est finalement libéré et retrouve temporairement ses fonctions avant d’être définitivement écarté du pouvoir après la mort du sultan[4],[3].

Il meurt à Damas en 1349 après avoir contracté une maladie lors d’un voyage à Jérusalem[4],[3].

Masālik al-abṣār fī mamālik al-amṣār

[modifier | modifier le code]

L'œuvre majeure d’al-ʿUmarī est l’encyclopédie Masālik al-abṣār fī mamālik al-amṣār (« Les voies des regards dans les royaumes dotés de capitales »). Elle ambitionne de dresser une description systématique du monde connu, à travers ses villes, ses peuples, ses souverains, ses administrations et ses routes commerciales[4],[2],[3].

Composée initialement en dix volumes selon certaines sources, puis étendue à vingt-sept, cette œuvre combine histoire, géographie, diplomatie et ethnographie. Le chapitre 10, consacré au royaume du Mālī, est l’une des premières sources arabes majeures sur l’Afrique subsaharienne médiévale[4].

Le Masālik connait un grand succès jusqu’à la fin de l’époque mamelouke avant d’être oublié. Sa première édition complète, en fac-similé, n’intervient qu’en 1988. Aucune traduction intégrale en français ou en anglais n’existe à ce jour[4].

Autres œuvres et rencontre de Mansa Moussa

[modifier | modifier le code]

Le at-Taʾrīf bi-al-muṣṭalaḥ ash-sharīf est une autre oeuvre majeure qui fait l'étude d'ensemble des principes de l'administration mamelouk. Il a également écrit une histoire de sa famille et quelques essais, épîtres et vers[2],[3].

Les écrits d'Al-'Omari sont en particulier, avec ceux d'Ibn Battûta, une importante source d'information sur l'empire du Mali[5].

Al-'Omari s'est rendu au Caire peu de temps après le pèlerinage à La Mecque du roi du Mali (mansa) Mansa Moussa. En particulier, il a noté que le Mansa a distribué tellement d'or que sa valeur a chuté en Égypte pendant une décennie après, une histoire qui est souvent répétée pour décrire la richesse de l'empire du Mali[6].

Traductions

[modifier | modifier le code]
  • Masālik el Abṣār fi mamālik el Amṣār : I. L'Afrique, moins l'Égypte (trad. Maurice Gaudefroy-Demombynes), Paris, P. Geuthner, (BNF 36066544)

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. BNF.
  2. a b c et d Universalis.
  3. a b c d e f et g Britannica.
  4. a b c d e f g et h Hadrien Collet, « Chapitre 8. Une puissance mondiale de l’Islam:Le Mālī dans les Masālik d’al-ʿUmarī », Zena,‎ , p. 293–355 (ISSN 2824-9739, lire en ligne, consulté le )
  5. Yves Péhaut, « L'Ouest Africain au Moyen-Âge », Cahiers d'outre-mer, no 60,‎ , p. 407-414 (lire en ligne)
  6. (en) « Kingdom of Mali Primary Sources », sur Boston University: African Studies Center